Paul Darmon “L’aidant c’est le point central entre le monde extérieur et l’aidé”

Paul Darmon fait partie de ces individus qui attirent la sympathie au premier coup d’oeil. Pétillant et enthousiaste, il a ému toute un large public, mardi 26 mars, à l’occasion de l’inauguration du Centre de ressources Territorial (CRT). Devant différents acteurs de santé – bénéficiaires du CRT, journalistes, salariés de l’Institut Claude Pompidou – Centre d’accueil, d’hébergement et de soins pour personnes âgées – il s’est livré sur son rôle poignant d’aidant. Rencontre.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre rôle d’aidant ? Comment sont rythmées vos journées ?

Etre aidant, c’est être dévoué à l’autre toute la journée, 14h par jour. D’ailleurs, même lorsque je sors, comme aujourd’hui, je pense à ma femme. Le temps présent, on le vit et le savoure à deux. Ma priorité c’est mon épouse.

Concernant le rythme, la journée commence à 07h00 le matin. Je fais une toilette rapide de ma femme, au lit, puis je la prépare et l’emmène petit-déjeuner. C’est mieux qu’elle soit propre avant de manger. Ensuite, j’aide les infirmières pour la doucher. Il faut lui tenir le bassin, la porter. Vers 09h00-09H30, je l’habille et lui donne ses compléments alimentaires. 11h00 arrive vite, c’est l’heure de l’emmener aux toilettes. Puis, je prépare à manger. Ensuite, le contenu de la journée diffère en fonction des visites médicales. Par exemple, le kinésithérapeute doit voir ma femme trois fois par semaine. Je l’emmène également chez l’orthophoniste, et j’y tiens, ça lui fait une petite sortie. Elle regarde tout le monde, elle apprécie toujours ces sorties. Les aides à domicile l’emmènent également se balader, plutôt le matin.

En fin d’après-midi, vers 17h-17h30, c’est un temps calme. Je m’occupe des choses à faire dans la maison puis je m’attèle à préparer le repas du soir, souvent une bonne soupe. Nous mettons une bonne heure à manger, puis, je l’emmène aux toilettes vers 20h30-21h00 avant le coucher.

En quoi pour vous cette journée d’inauguration est-elle importante ? 

Je veux rencontrer le maximum de personnes et sensibiliser un large public à la maladie dont souffre ma femme. On connaît tous la maladie d’Alzheimer, mais la DFT, c’est autre chose. Seules 8000 personnes sont touchées par cette maladie en France. C’est l’inconnu pour tout le monde, même pour les neurologues. Ils ne savent pas répondre à mes questions, notamment lorsque je leur demande leur avis sur tel ou tel traitement utilisé aux Etats-Unis. Alors, pour pouvoir l’aider, j’ai besoin d’apprendre.

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