Les maladies saisonnières hivernales
Les changements saisonniers entrainent souvent des fluctuations de température, d’humidité et d’autres facteurs environnementaux. Ces changements, favorables à la propagation des virus, peuvent affaiblir le système immunitaire et rendre les enfants -surtout les plus jeunes- plus vulnérables aux infections.
« Ils sont plus vulnérables les premières années parce que leur système immunitaire est immature (…) Un nouveau-né est encore protégé par les anticorps maternels lors des premiers mois de vie. Par la suite, il va commencer à créer les siens et construire son propre système immunitaire » Dr A. Fouriki
Les maladies de l’hiver
Les maladies de l’hiver sont essentiellement des infections virales oto-rhino-laryngées et respiratoires (grippe, bronchite, bronchiolite, angine, …), des infections gastro-intestinales (rotavirus, …), ainsi que des maladies éruptives (coxsackies, …).
Ces virus se transmettent par les gouttelettes émises lors de la toux, des éternuements, des postillons, par la salive de personnes infectées (parfois asymptomatiques), par contact direct avec des mains ou des objets contaminés, ainsi que par l’air ambiant contaminé (maladies aéroportées).
Ces maladies infectieuses hivernales sont d’origine virale. Elles ne nécessitent donc pas de traitement antibiotique et, dans la majorité des cas, guérissent spontanément en quelques jours.
La bronchiolite affecte chaque année 30 % des enfants de moins de 2 ans. Il s’agit d’une infection respiratoire d’origine virale (notamment due au virus respiratoire Syncytial), potentiellement grave chez les plus jeunes. Cette épidémie saisonnière débute généralement à la mi-octobre et se termine à la fin de l’hiver, avec un pic au mois de décembre.
Elle commence en général par un simple rhume (nez bouché, nez qui coule), accompagné d’une légère toux. Par la suite, la toux devient plus fréquente et la respiration devient sifflante. Une gêne respiratoire peut alors s’installer et doit être surveillée de près.
La grippe (due au virus Influenza) est une infection respiratoire aiguë très contagieuse. L’épidémie revient chaque automne et dure jusqu’au printemps. Elle peut être grave chez les personnes les plus fragiles : nourrissons de moins de 6 mois, femmes enceintes, personnes âgées de plus de 65 ans, personnes immunodéprimées, …
Les symptômes incluent une forte fièvre (environ 39 °C), des frissons, une grande fatigue, des courbatures, des céphalées, une toux sèche et douloureuse, ainsi qu’une perte d’appétit.
La gastro-entérite (Rotavirus) est une inflammation de la muqueuse de l’estomac, de l’intestin grêle et du côlon. Le Rotavirus est très contagieux et provoque chaque année des épidémies entre décembre et avril (avec un pic entre février et mars). Il est estimé que tous les enfants rencontrent ce virus avant l’âge de 3 ans. La plupart des infections sont bénignes et guérissent spontanément en quelques jours. Cependant, dans certains cas, elles peuvent entraîner une déshydratation rapide, nécessitant une surveillance attentive, en particulier chez les plus jeunes enfants âgés de 3 à 12 mois.
Le premier symptôme est souvent une légère fièvre, suivie de vomissements, d’une diarrhée aqueuse et de maux d’estomac. Progressivement, la respiration peut s’accélérer, tandis que la fatigue et la soif apparaissent.
Le syndrome pieds-mains-bouche (Coxsackie) est une infection bénigne et contagieuse qui touche principalement les enfants de 6 mois à 4 ans. Elle se caractérise par la présence de papulo-vésicules dans la bouche et au niveau des extrémités des membres, durant une dizaine de jours. Le virus pénètre par la bouche et la gorge, puis se propage dans le tube digestif.
Les symptômes incluent une fièvre entre 38 °C et 39 °C, une perte d’appétit, des maux de gorge, une rhinite, des douleurs abdominales ainsi qu’une diarrhée. Des aphtes douloureux, un érythème pharyngé et une éruption soudaine de vésicules sur les pieds et les mains apparaissent également. Le virus est évacué par les selles pendant environ quatre semaines.
Il est important de demeurer vigilant face au risque de déshydratation et de surinfection (notamment de type impétigo).
La conjonctivite est une maladie très contagieuse, mais généralement bénigne. Lorsqu’elle est virale, elle se manifeste par une rougeur des deux yeux, des larmoiements, des paupières gonflées et s’accompagne souvent d’un rhume.
L’otite est une inflammation de l’oreille. Il s’agit de la deuxième maladie infectieuse la plus fréquente après la pharyngite. L’enfant présente une otalgie accompagnée d’une légère baisse de l’audition, une température souvent élevée, un refus de s’alimenter, parfois de la diarrhée et/ou des vomissements, des troubles du sommeil et des pleurs inexpliqués.
Quelques gestes précieux :
Afin de prévenir ces maladies, qui restent pour la plupart bénignes, quelques gestes sont précieux :
- Aérer régulièrement les pièces pour renouveler l’air,
- Porter un masque et limiter les contacts en présence de signes évocateurs,
- Se laver fréquemment les mains (adultes et enfants),
- Nettoyer régulièrement les jouets, doudous et objets du quotidien,
- Tousser et éternuer dans le pli du coude,
- Respecter la distanciation physique.
Adopter les gestes barrières, c’est se protéger et protéger son entourage.
Une alimentation équilibrée, des sorties en extérieur (même en période les plus froides), un bon sommeil et une bonne hydratation sont également essentiels pour renforcer le système immunitaire de façon naturelle.
Plus les enfants grandissent, plus leurs défenses contre les infections augmentent et plus le nombre d’infections diminue.
« A chaque fois qu’un enfant rencontre un germe ou un virus, il crée des anticorps mémoire, ce qui participe à la maturation de son système immunitaire. La fois d’après, son système est capable de reconnaitre le virus ou le germe en question et de mettre en marche ces anticorps. » A. Fouriki
Vaccinations
A quoi servent les vaccins ?
Les vaccins sont les moyens les plus efficaces de se protéger contre certaines infections graves. La vaccination est aussi efficace pour certaines maladies qui pourraient devenir chroniques et/ou avec de très graves complications. La vaccination, en déclenchant la fabrication d’anticorps, permet de lutter contre les maladies infectieuses potentiellement graves.
Lors d’une vaccination, on injecte dans l’organisme un microbe tué ou atténué. Le corps va alors fabriquer des anticorps pour l’éliminer. Ainsi, le système immunitaire en cours de maturation est stimulé.
Quel vaccins ?
À ce jour, en France, pour tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2018, onze vaccins sont obligatoires. Ils permettent de lutter contre : la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’Haemophilus influenzae de type b (Hib), l’hépatite B, le pneumocoque, le méningocoque C, la rougeole, les oreillons et la rubéole.
Dès le 1er janvier 2025, quinze vaccins seront obligatoires. Aux vaccins précédemment cités s’ajouteront ceux contre les méningocoques A, B, W et Y.
Il existe également certains vaccins pour des virus saisonniers, comme celui contre le rotavirus (responsable de gastro-entérites) ou contre le virus respiratoire syncytial (VRS, responsable de la bronchiolite). Ils ne sont pas obligatoires, mais conseillés chez les très jeunes enfants amenés à fréquenter une structure collective.
Obligation légale pour entrer en collectivité ?
Ces vaccins sont obligatoires pour l’entrée en collectivité et doivent être attestés dès l’admission, puis mis à jour selon la périodicité des injections et des rappels (articles L. 3111-2, R. 3111-2 et R. 3111-2-1 du Code de la Santé publique).
La vaccination comporte-t-elle des risques ?
Le vaccin est un médicament. Comme pour tous les médicaments, il peut exister des effets secondaires ou indésirables (légère fièvre, douleur au point d’injection, symptômes atténués de la maladie visée). Ces effets restent bien moins graves que ceux liés à la maladie contre laquelle le vaccin protège. La durée de la protection varie selon les vaccins, c’est pourquoi certains rappels sont nécessaires afin de prolonger cette protection.
Les enfants les plus jeunes ne sont pas encore protégés contre certaines maladies. Les vacciner, c’est donc non seulement les protéger eux-mêmes contre des maladies potentiellement graves, mais aussi protéger les autres, trop petits ou trop fragiles pour être vaccinés. Ainsi, on diminue également le risque d’épidémies.
Sources :
vaccination-info-service.fr
Ministère de la Santé
Infovac-France
Assurance Maladie
Haute Autorité de Santé