Le jeu symbolique chez l’enfant

Le jeu symbolique est un jeu de fiction où l’enfant laisse libre cours à son imagination.

Il tient un rôle très attractif dans la vie du jeune enfant, favorisant les projections et les identifications, tout en ne cessant de solliciter le plaisir créatif de celui-ci.

Avant 1 an, un bébé regarde les autres enfants, il leur sourit, mais il joue seul. En fait, son intérêt pour les enfants ressemble à celui qu’il a pour les adultes. Entre 1 et 2 ans, il aime partager ses découvertes avec l’adulte (ou un autre enfant) en pointant, en montrant ou en offrant des jouets mais il n’a pas encore la notion du jouer ensemble.

A travers cet article, découvrez comment se déclinent ces différents jeux !

Les jeux d’imitation / de socialisation

En imitant les autres « jouer aux grands », les animaux, les situations, les événements qu’il a observés dans son quotidien au travers du jeu symbolique, l’enfant se décentre de lui-même pour aller vers autrui. C’est un premier pas vers l’autonomie.

L’enfant va vivre et expérimenter différents rôles de la vie sociale, il va développer son attention, son langage, va mieux accepter les frustrations, les règles. Cette attitude participe à la formation de sa socialisation.

Le processus d’imitation commence le plus souvent aux alentours de 18-24 mois pas avant. L’enfant les utilise pour imiter des personnes (et beaucoup plus fréquents entre l’âge 2 et 3,5 ans).

Les jeux de transfert

Lors du jeu, l’enfant fait un transfert : la poupée devient l’enfant, tandis que face à elle, l’enfant endosse le personnage de ses parents dont il adopte tous les traits de caractère (attitude, voix…).

L’enfant souligne parfois avec un humour certain, les attitudes parentales qui l’ont le plus marqué !

L’enfant transforme la réalité selon ses souhaits et ses désirs.

Les jeux de langage

Grâce à la poupée, l’enfant devient un véritable orateur.

Il manie le vocabulaire avec passion, utilisant tout son petit répertoire et en y mettant même l’intonation appropriée !

Il existe également les jeux de mise en scène (pas avant 3 ou 4 ans) l’enfant n’est plus acteur, il invente ses propres histoires avec des personnages à qui il attribue des rôles (garage, caserne de pompier, ferme, ainsi que les figurines qui s’y rapportent). Le jeu de mise en scène nécessite que la pensée symbolique soit déjà bien consolidée.

Ces jeux « de faire semblant » sont importants dans la construction de la personnalité de l’enfant, le développement de l’estime de soi et la confiance en soi.

Quelques exemples de jeux symboliques : dinette, garage, établi de bricolage, poupées, marionnettes, déguisements, la mallette du docteur et les activités ménagères qui sont très appréciées des enfants, …

Les coins jeux favorisent l’expression des jeux symboliques :

Ils permettent à l’enfant de récréer concrètement des situations imaginaires. Ils sont très adaptés aux besoins des enfants de 2-3 ans car ils sont conçus à son échelle.

Ces coins-jeux sont évolutifs pour favoriser la créativité.

Les enfants peuvent jouer ensemble mais chacun avec son matériel car le jeu de partage est encore mal compris à cet âge.

Pas de stéréotype de genre dans les jeux :

Les représentations sociales assignent les filles et les garçons à des comportements dits masculins ou féminins prédéterminés et se forment dès les premières années de vie, d’où l’importance de les éviter.

« Fille ou garçon, j’ai besoin que l’on me valorise pour mes qualités personnelles, en dehors de tout stéréotype. Il en va de même pour les professionnel.le.s qui m’accompagnent. C’est aussi grâce à ces femmes et à ces hommes que je construis mon identité. »

– Charte Nationale d’Accueil du Jeune Enfant

Le positionnement de l’adulte :

Les adultes doivent tout mettre en œuvre pour que ces jeux puissent se vivre pleinement.

Il est nécessaire de laisser le temps aux enfants de jouer dans leur coin, sans jugement. L’adulte doit accepter que l’enfant recommence sans cesse le même jeu pour qu’il puisse éprouver le plaisir d’agir et la maîtrise de son jeu.

Les dialogues entre les enfants et les jouets peuvent laisser aussi apparaître des préoccupations de l’enfant. 

L’adulte doit éviter de s’immiscer dans les jeux de l’enfant sans y avoir été invité. S’il y rentre, c’est avec une grande disponibilité (esprit d’enfance !) et dans le rôle que lui donne l’enfant.

Pour autant, l’adulte doit maintenir la sécurité affective du jeune enfant, par son regard et son intervention si nécessaire.

Les adultes doivent veiller à :

  • Ne pas limiter les enfants dans leur besoin de jeux d’imitation, dans le rôle qu’ils souhaitent s’approprier
  • Favoriser des propositions éducatives autour de la coopération, de déguisements métiers mixtes, un choix de livres adaptés à tous.
  • Mettre à disposition des jouets neutres ou mixtes (objectifs et couleurs)
  • Prêter une attention particulière au langage utilisé (ex : les filles sont des « chipies », les garçons des « petits durs ».

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La propreté chez l’enfant

Le livre et le tout-petit

Les tout-petits et les écrans : les bonnes pratiques

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