La propreté chez l’enfant

L’acquisition de la propreté est une étape importante pour l’enfant, un pas de plus dans son autonomie, qui peut parfois provoquer des attentes et des tensions notamment à l’approche de l’entrée à l’école.

Lorsque nous parlons communément d’acquisition de la propreté chez l’enfant, nous parlons de l’acquisition du contrôle des sphincters. Les sphincters sont les muscles qui permettent d’ouvrir et fermer la vessie et l’anus. Comme toutes les acquisitions motrices, la propreté dépend essentiellement de la maturation psychique et physique. C’est donc un processus spontané et naturel.

L’âge moyen de cette acquisition est de 2 ans ½ / 3 ans. L’enfant sent et sait quand il est prêt.

A la crèche, nous voyons d’ailleurs plusieurs enfants qui décident de retirer leurs couches du jour au lendemain, « sans incident », à la grande surprise des adultes.

 « L’acquisition de la propreté se fait d’abord avec les parents à la maison puis nous prenons ensuite le relai à la crèche »

Quand savoir si mon enfant est prêt ?

Il faut que l’enfant soit prêt psychologiquement (dans sa tête) et physiquement (dans son corps). Il doit apprendre à retenir et à lâcher.

  • Retenir (physiquement) : votre enfant doit savoir marcher, commencer à parler, s’assoir et se relever tout seul, monter et descendre les escaliers en alternant un pied puis l’autre. L’enfant prête alors attention à ses sensations corporelles internes. Tous ces signes montrent que l’enfant possède le tonus nécessaire au contrôle de ses sphincters.

  • Lâcher (psychologiquement) : votre enfant montre l’envie de devenir autonome, de faire comme les « grands », reproduit vos faits et gestes. L’enfant peut analyser, savoir et décider quand il lui est nécessaire d’aller aux toilettes (et pas seulement quand l’adulte le lui dit). Il est également capable de se séparer de son « caca », vécu dans un premier temps comme une partie de lui. Tous ces signes montrent que l’enfant est prêt à passer à une nouvelle étape dans sa vie.

  • N’hésitez pas à vous rapprocher des professionnelles qui sont à votre écoute et pourront partager leur expérience, donner leur avis et ainsi être un soutien permettant de vous rassurer, vous aiguiller si besoin.

La plupart du temps lorsque la décision entre les adultes (parents et professionnels en accord) et le jeune enfant a été prise de ne plus mettre de couche, il est préférable de ne plus revenir en arrière car cela risque d’engendrer de la confusion sur ce qu’on attend de lui. Votre enfant aura plus de difficulté à savoir quand il doit contrôler ou non ses envies.

Comment accompagner au mieux l’enfant ?

Aménager

Afin de rendre plus ludique cette étape,  qui peut être source de stress pour les enfants et leur famille, vous pouvez aménager l’espace « toilettes » lorsque l’enfant commence à être prêt.

Mettre un pot à côté des WC des adultes ou dans un coin réservé à cette utilisation, lui permettre d’apprivoiser l’objet et les lieux par le jeu et le faire semblant, le lui faire choisir, le décorer, lui proposer à différents moments de la journée dans différents lieux (dans les toilettes ou la salle de bains) sont des idées pour permettre à l’enfant de vivre pleinement cette expérience et de l’assimiler. Vous pouvez également lui lire ou mettre à dispositions des livres autour de la propreté.

Malgré ces aménagements le lâcher prise n’est pas toujours simple et votre enfant peut passer par différentes étapes comme :

  • La peur de faire caca chez certains enfants est habituelle « Aller aux toilettes est peu angoissant car l’enfant prend conscience que quelque chose sort de son corps » vous avez la possibilité alors de proposer la couche pour faire si vraiment l’enfant le souhaite (cela peut éviter que l’enfant ne se retienne trop longtemps et engendre une constipation).
  • Le refus d’aller sur les toilettes à la crèche : Pour les jeunes enfants, toutes les actions sont liées à l’affectif. Pour un bambin de 27 mois, par exemple, qui est habitué à faire sur un pot à la maison, aller sur les petits -toilettes à la crèche constitue une énorme différence : il y a ce trou mais aussi le contact avec la porcelaine froide. Il est peut- être moins stable et doit se tenir pour ne pas perdre l’équilibre. 

Toujours garder en tête que les petits accidents sont souvent inévitables.

Simplifier

Plus l’enfant évolue en autonomie, plus efficace sera la découverte et l’expérience de la propreté. Votre enfant sera content d’aller seul aux toilettes et de ne pas être obligé de demander à un adulte. Alors oubliez les bodys, les pantalons avec des boutons, les salopettes, les longues robes, les bretelles, les ceintures. Optez plutôt pour des vêtements à élastique faciles à enlever.

Pour accompagner cette autonomie, il y a différentes étapes possibles il peut y avoir l’étape du change debout qui se fait en collaboration avec les enfants « on ne te change plus comme un bébé » puis vous pouvez proposer des couches culottes plus facile à retrier seul, notamment au tout début de la découverte des toilettes avant de retirer la couche définitivement.

Verbaliser

L’acquisition de la propreté peut être une étape longue, stressante, remis en question par l’enfant lui-même. Un enfant déjà propre depuis plusieurs mois peut décider de remettre des couches pour se rassurer. Quelques incidents seront à noter.

Rien de mieux qu’un échange sincère avec son enfant sur cette étape importante pour lui. Vous pouvez lui proposer, l’inviter, lui expliquer, le valoriser, l’inciter à essayer sans lui mettre de pression. Faites-lui confiance, discutez-en avec lui, il saura exprimer s’il est prêt ou non.

Quelques exemples de phrases simples à utiliser :

« As-tu envie d’aller aux toilettes ? Veux-tu enlever la couche et aller sur les toilettes aujourd’hui ? »

« Tu en es capable, tu vas y arriver ! Bravo je suis fier(e) de toi et toi aussi tu peux être fier(e) de toi. »

« Tu deviens grand(e), tu es capable d’aller aux toilettes ! »

Ce qu’il est préférable d’éviter :

Car une attente trop forte et/ou une attitude trop insistante envers l’enfant car elle peut engendrer son refus d’aller sur les toilettes. La propreté est avant tout une décision de l’enfant. Il s’agit de faire sentir à l’enfant que c’est une acquisition pour lui, pas pour nous.

 « Un enfant qui veut être propre peut le devenir en deux jours » la difficulté récurrente se pose lorsque les parents sont un peu trop stressés et font de la propreté un véritable enjeu (être propre pour l’entrée à l’école, pression familiale :  « A son âge tu étais propre depuis longtemps !!! » 

Gardez confiance et soyez patients, tout finira par rentrer dans l’ordre. Les enfants finissent tous par être propres !

il peut y avoir différentes raisons, notamment un enfant pris dans son jeu oublie facilement de demander d’aller aux toilettes, mais en cas d’accident, « on ne dramatise pas » en effet, les activités ou jeux peuvent être un moment de grande concentration et l’enfant peut oublier de ressentir les signes qui annoncent un besoin. Il faut se rappeler que, pendant deux ans, il n’a pas eu à gérer ce problème. 

Les petits « loupés » font partie de l’acquisition de la propreté il faut donc s’armer de patience et être compréhensif.

Toute acquisition expose à des situations d’échec (souiller sa culotte, le lit, le sol) cela peut générer un sentiment de frustration, d’agacement, de colère qui peuvent attaquer l’estime de soi, nous devons donc encourager, valoriser et ménager l’enfant car pour se préserver de ces sentiments et de la peur de rater certains retardent le passage aux toilettes même s’ils arrivent à garder leurs couches propres.

il est préférable de commencer à retirer d’abord la couche la journée, puis lorsqu’à la sieste elle est sèche depuis plusieurs jours consécutifs, elle peut être retirée.

En ce qui concerne les nuits, il peut y avoir un décalage de plusieurs semaines car le sommeil demande un contrôle de la vessie différent. L’énurésie nocturne est fréquente chez les jeunes enfants et cela jusqu’à plus de 4 ans, voire plus.

Par ailleurs en grandissant, l’enfant perd des privilèges — une épreuve difficile pendant laquelle il va élaborer des stratégies. Par exemple s’il vit le change comme un grand moment de complicité avec l’adulte, il pourra retarder l’acquisition de la propreté pour conserver ce privilège. (En notant cependant que pour certains, être changé n’est pas un privilège mais une corvée — tout dépend du rapport de l’enfant au soin).

Il est important de se demander ce que l’enfant perd et de trouver un moyen de lui donner autrement. Par exemple, en restant près de lui quand il est sur le pot s’il en exprime le besoin ou en lui consacrant des temps de relation privilégiée à deux (jeu, soin). 

Quelques livres à utiliser :

Qu’y a-t-il dans ta couche ?

Guido VAN GENECHTEN (2009) 

C’est quoi… le caca ?

Katie DAYNES (2017)

J’y vais

Matthieu MAUDET (2011)

P’tit loup va sur le pot

LALLEMAND/THUIL (2013)

Tchoupi va sur le pot

Thierry COURTIN (2017)

Non pas le pot !

Stéphanie BLAKE (2013)

Consultez nos précédents articles :

Les tout-petits et les écrans : les bonnes pratiques

Le livre et le tout-petit

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